Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Climat : à un mois de la COP28 à Dubaï, tout reste à jouer
information fournie par Boursorama avec Media Services 30/10/2023 à 16:41

La 28e conférence de l'ONU sur le climat est organisée à partir du 30 novembre.

LA COP28 se tiendra à Dubaï, à partir du 30 novembre.  ( AFP / KARIM SAHIB )

LA COP28 se tiendra à Dubaï, à partir du 30 novembre. ( AFP / KARIM SAHIB )

La COP de Dubaï, la plus importante depuis la COP21 à Paris en 2015, va s'ouvrir sous haute tension . Comment sauver l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ? Cette 28e conférence climat des Nations unies (30 novembre-12 décembre) est censée établir officiellement que les objectifs de l'accord de Paris ne sont pour l'instant pas tenus. Les États, confrontés aux effets accrus du réchauffement climatique et aux crises géopolitiques, s'activent pour dénouer leurs oppositions sur les énergies fossiles, ou encore sur la solidarité Nord-Sud.

L'humanité doit réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) actuelles d'ici à 2030 , pour espérer tenir l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris : limiter le réchauffement à 1,5°C depuis le début de l'ère industrielle. Tout reste à jouer sur une série de questions brûlantes : sortie des énergies fossiles, financement de la transition énergétique, partage des responsabilités entre les pays développés - pollueurs historiques - et les émergents - qui les rattrapent -, solidarité avec les pays plus vulnérables, etc. Huit ans après Paris, l'année 2023 tutoie pour la première fois +1,5°C sur une année entière et les océans explosent des records de chaleur depuis six mois. Sur les continents, canicules, incendies, déluges et ouragans frappent les populations.

Contexte de guerres

Dans ce contexte, la COP28, présidée par la puissance pétrogazière des Émirats arabes unis , concentre les attentes et les attaques. Plus de 80.000 personnes et 5.000 journalistes, du jamais-vu, y sont attendus. Les participants à l'immense foire économique en marge des négociations s'ajouteront aux scientifiques, ONG et délégués des 198 signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique. La présidence émiratie espère y attirer un nombre record de chefs d'État les 1er et 2 décembre. La présence, rare, du président chinois Xi Jinping ou celle, inédite, du pape François sont évoquées.

(  /  )

( / )

Mais avec la guerre Israël-Hamas, "il est difficile de savoir où nous serons dans un mois au Moyen-Orient", commente pour l' AFP Alden Meyer, expert du centre E3G. Car ce conflit risque de "rendre plus difficile une coopération multilatérale déjà compliquée à cause de l'Ukraine et de la Russie, des tensions Chine-États-Unis et de la crise de la dette, entre autres".

Progrès depuis l'accord de Paris

Si les émissions mondiales - essentiellement issues du charbon, du pétrole et du gaz - n'ont pas entamé leur décrue, du chemin a été accompli depuis l'accord de Paris. À l'époque, le monde se dirigeait vers un climat réchauffé de 2,9 à 3,1 degrés en 2100. Au rythme des émissions actuelles, le réchauffement s'oriente désormais vers +2,8°C selon le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Voire +2,4°C, si les États respectent leurs engagements. Ceux-ci doivent toutefois être rehaussés, pour éviter certains points de bascule : fonte des pôles, dépérissement des forêts ou dégel du pergélisol, qui contient de colossales réserves de GES supplémentaires.

"La COP28 offre l'opportunité d'accélérer la transition en construisant le système énergétique du futur, tout en décarbonant rapidement le système énergétique d'aujourd'hui afin de maintenir la limite de 1,5°C à portée de main", affirme le président de la COP28, le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats, Sultan Ahmed Al-Jaber, dans son dernier courrier aux négociateurs. En parallèle, Adnoc, la compagnie pétrogazière qu'il préside, investit 150 milliards de dollars sur cinq ans dans l'expansion des capacités de production d'hydrocarbures.

Renouvelable

Toutefois, le débat sur la sortie des énergies fossiles, soigneusement évité à la COP27 (en 2022 en Égypte), est cette fois fermement installé dans les travaux sur le bilan de l'accord de Paris. Mais là où plusieurs pays insulaires réclament un moratoire et l'UE d'en accélérer la sortie, nombre d'États réclament une transition qui leur accorde plus de temps, pour ne pas compromettre leur développement. Certains pays producteurs promeuvent l'idée d'énergies fossiles propres, reposant sur des technologies de captage et des crédits carbone controversés.

En parallèle, l'essor des énergies renouvelables représente une rare bonne nouvelle. Un accord pour tripler leur capacité d'ici à 2030 semble réaliste, selon l'Agence internationale de l'énergie, notamment grâce aux lourds investissements américains (IRA), chinois et européens (Green deal).

Ligne rouge

Mais tout accord final sera suspendu à des progrès sur la finance et la solidarité avec les pays en développement, à laquelle sont tenus les pays riches par la convention climat de l'ONU. Le blocage des négociations sur la concrétisation d'un fonds "perte et dommages" , principal succès de la COP27 et ligne rouge des pays en développement, n'augure rien de bon. En cas de désaccords, "le risque est qu'on nous vende plein de déclarations et de coalitions annexes qui ne remplacent pas un accord ambitieux sur le bilan de l'accord de Paris, dont les fossiles et les pertes et dommages", avertit Lola Vallejo, experte à l'Institut du développement durable des relations internationales (IDDRI).

En attendant, à quatre semaines du sommet, les ministres d'une cinquantaine de nations se réunissent , lundi et mardi aux Émirats arabes unis, pour une pré-COP à huis clos, rarement aussi scrutée.

2 commentaires

  • 30 octobre 19:35

    Et tous les chefs vont venir en avion privé et faire des gros resto sur notre compte....................


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi